By Rudaw
PARIS, France – Les familles yézidies déchirées par l’État islamique (EIIS) en 2014 doivent être réhabilitées et renvoyées dans leur zone d’origine, à Shingal, a déclaré un responsable de l’organisation caritative qui fournit de l’aide à la minorité déplacée.
Shirin Azadpour, responsable de l’organisation L’AFAM, s’exprimait cette semaine dans la capitale française, au cours de laquelle 14 enfants yézidis du camp de personnes déplacées de Khanke, dans la province de Duhok, ont été invités.
«Notre message principal est que les gens restent au Kurdistan», a déclaré Azadpour à Rudaw.
«À qui devraient-ils abandonner leurs terres? Ils doivent tous rentrer et s’installer à Shingal. Nous faisons tout notre possible pour aider leurs femmes et leurs enfants.
«L’avenir de toute communauté repose sur les épaules des enfants. Les enfants sont l’avenir de toute patrie », a-t-elle ajouté.
Les 14 garçons et filles avaient perdu l’un de leurs parents ou les deux et avaient été témoins de certaines des pires atrocités commises par le groupe djihadiste lors de la catastrophe qui a ravagé le nord de l’Irak à l’été 2014.
Des organisations non gouvernementales, le représentant du gouvernement régional du Kurdistan (KRG) à Paris et des hommes politiques français ont participé à cet événement.
Jacky Deromedi, sénatrice française, a déclaré que son pays souhaitait former les Yézidis déplacés afin qu’ils puissent reconstruire leur vie à Shingal.
«L’idée est de pouvoir faire venir ces personnes en Europe, de les former, puis de retourner dans leur pays pour pouvoir former d’autres personnes», a-t-elle déclaré à Rudaw.
Ali Dolamari, représentant du KRG à Paris, a remercié la France pour son soutien constant aux Yézidis et aux personnes déplacées à l’intérieur du pays, qui se sont réfugiés dans la région du Kurdistan.
«La France aide actuellement deux camps dans la région du Kurdistan. Ils prévoient de fournir une assistance à un autre camp afin de lever une partie du fardeau sur le KRG », a déclaré Dolamari à Rudaw.
«Ils prévoient de mener à bien des projets cruciaux dans la région du Kurdistan. L’un des camps qu’ils assistent se trouve à Bardarash et l’autre à Duhok. Il existe également de nombreuses autres organisations françaises non gouvernementales opérant dans les camps de Duhok et d’Erbil. »
Des milliers de femmes et d’enfants yézidis sont toujours portés disparus après leur enlèvement par des militants djihadistes il y a près de cinq ans.
L’instabilité, les infrastructures détruites et le manque de services publics de base, de nombreux Yezidis déplacés choisissent de rester dans les camps de personnes déplacées de Duhok ou de partir à l’étranger plutôt que de retourner à Shingal.
Avec reportage de Paris par Zinar Sino